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vendredi 24 septembre 2010

peut-on aspirer à devenir olivier robillard-laveaux?

une critique de disque dans voir, c’est court en titi. sur www.voir.ca, c’est à peine plus long. mais dans les deux cas les règles de rédaction d’une chronique musicale sont les mêmes. en fait tout ça n’a rien à voir avec les chroniqueurs de voir ou même encore, ceux de pitchfork. nous parlons plutôt ici de préceptes propres à l’écriture journalistico-musicale d’occident (). leur attitude, leur perception de leur fonction sociale et du même coup leur plume, sont en fait conditionnées (oui oui) par une technique se déclinant en trois principes de base: confianceindifférence et suffisance.

pour les besoins de la cause, nous parlerons de la méthode cis.

pour dire vrai, la technique cis, c’est la raison pourquoi eux, chroniqueurs, n’écoutent pas plus de musique que vous, mais sont pourtant payés pour écrire quelques banalités sur des disques que vous possédez (légalement bien sûr) depuis déjà plusieurs semaines. d’ailleurs, la cis est aussi à la source de votre étrange impression après avoir lu une chronique de disque dans voir mettons : avouer qu’il vous arrive de n’avoir toujours aucune idée de la valeur du disque critiqué après avoir terminé votre lecture? voilà la clé de la méthode cis. le but n’est plus de présenter un nouvel artiste, une nouveauté ou encore une découverte, non l’objectif implicite du chroniqueur est beaucoup plus insidieux. en fait le chroniqueur veut vous faire croire qu’il est plus hot que vous et ensuite mettre le grappin sur votre flamme sans même que vous ayez le temps de dire stef carse.

ces quelques mots d’introduction à la cis suffisent pour maintenant entrer dans le vif du sujet : en quoi consiste cette technique journalistique d’avant-garde?

c-confiance
le milieu de la critique musicale montréalaise, et plus globalement, la faune journalistico-artistique occidentale, semble se caractériser par la complaisance de ses représentants. ce trait se lit de manière plus saillante chez les critiques de disque. ici l’important ce n’est pas le scoop, ce qui est tout de même étonnant. pourquoi en est-il ainsi? la confiance! le chroniqueur musical est si confiant qu’il ne se soucis guère de la date de parution de l’album qu’il critique… c’est paru il y a plus d’un an? pas grave se dit-il… «il n’y a aucune chance que quelqu’un ait entendu parler de cette parution, puisque que j’en aie jamais fait mention!» et il a probablement raison.

en ces temps de démocratisation de la musique et de réseautage, à l’ère des dropbox et autres torrent, le chroniqueur musical d’aujourd’hui se pose tel un phare pour nos esprits fiévreux naviguant dans les eaux troubles des mp3…

mais ce n’est pas tout. le chroniqueur a tellement confiance en ses connaissances que plutôt que disserter sur le dernier disque d’un artiste, il préfère parfois utiliser le deux tiers de son papier pour dire à quel point la parution précédente était meilleure ou décevante… un chroniqueur musical dit confiant doit usé d’une telle technique afin de réaffirmer son autorité sur son lecteur.

i-indifférence
si la confiance était la disposition a priori du chroniqueur de disque, l’indifférence est sa règle d’or lorsque vient le temps d’évaluer un disque. avez-vous déjà remarqué que dans voir, il est inhabituel qu’un album se voit attribuer une note supérieure à 3.5 étoiles? l’explication est simple : le chroniqueur ne doit pas se montrer trop emballé par le produit. son indifférence provient de deux sources : d’abord, c’est qu’être emballé et bien, c’est pas son mandat… oui, le chroniqueur de disque cherche à s’éviter d’éventuelles prises de positions émotives : son rôle est plutôt d’être un pédagogue. nous esspliquer, à nous formant la masse bête et grouillante fefan de katy perry et autre musique jetable, que la connaissance de la musique est un attribut distribué de manière aléatoire dans la société et qui par conséquent, confère à certains individus, à l’occurrence le chroniqueur musical, une position privilégiée. un peu comme les capitalistes de marx qui détiennent les moyens de production et qui n’en laissent pas aux prolétaires de st-henri, mais pas vraiment. bref, l’indifférence, ou la neutralité de ce type de journalistes provient évidemment de leur rationalité implacable et sert donc à nous faire comprendre et accepter notre condition de mélomane vulgaire et passionnel.

mais le chroniqueur de disque fait également preuve d’indifférence dans son travail parce qu’il est au fond blasé. combien d’échantillons reçoit-il en une semaine? son pupitre déborde de nouvelles découvertes et il ne sait pas où donné de la tête. dérouté, qu’il est le journaliste musical. il n’est pas rare en effet qu’il ne soit plus très sûr, au moment d’écrire sa colonne si la chanson qu’il fredonne depuis une semaine se trouve réellement sur le disque qu’il doit critiquer. par prudence, il préfèrera s’en tenir à un grand niveau de généralité et optera pour un style désincarné. brillant!

s-suffisance
le dernier principe de la technique cis est la suffisance… pour être suffisant à souhait, le chroniqueur cherchera à utiliser des mots plus ou moins hip pour désigner le disque, les chansons et les groupes… recherche de synonymes oblige vous me direz… peut-être, mais les expressions dites «suffisantes» sont bien plus que des synonymes puisque leur rôle est tout autre : elles sont utilisées pour accentuer la distance entre le chroniqueur et son lecteur. par exemple, olivier robillard-laveaux, avant-gardiste de cette technique révolutionnaire, ne dira pas «disque» ou encore «album». il choisira plutôt de parlé de gravé, d’effort, d’opus ou de maxi. pour les groupes le journaliste préfère dire «combo». pour ce qui est des chansons, c’est plus complexes… celles à tempo élevé seront qualifiées de «petits brulots» alors qu’une autre où le refrain est particulièrement entraînant se fera taxée d’«hymne». pour les disques plus introspectif à facture dépouillée c’est plutôt d’«offrandes» dont il est question.

À ces mots, constituant la base même du vocabulaire du connaisseur-publié, doit s’ajouter des qualificatifs composés se référant au style musical. on dira par exemple de franz ferdinand qu’ils font dans le rock-indé-dansant-incisif, ou encore d’arcade fire que leur son est frénético-orchestral-folkish-grandiose. on peut également parler de rock-malsain-zepplinien, de stoner-païen-rural, de néo-punk-californien ou de revival-dixie-land-western.

ces assemblages nécessitent évidemment une délicatesse sémantique et une justesse dans le propos, compétences que vous ne posséder malheureusement pas.

bref ne devient pas chroniqueur musical qui veut. alors laissons la toute la place à ceux qui connaissent ça pour de vrai.

l’équipe de nul si découvert publiera sous peu une chronique de disque anti-cis.

l'académie de journalisme (2)

voici, retranscrit sur ce blogue, une belle leçon de journalisme signée ronald king de la grosse presse. (pas que m. king soit le plus pertinent des journalistes, mais il me semble qu'avec ce court billet, il met le doigt sur cette incapacité qu'on les journaleux-sportifs montréalais à distinguer «couverture médiatique» et «promotion» du club de hockey local.)


carey price n'a bloqué que six des 10 lancers des bruins en première moitié de match, mercredi. Il a même été conspué par certains spectateurs au centre bell.

je m'explique mal pourquoi tant de journalistes ont aussi pris son parti, comme ce collègue d'une télé anglophone qui nous jurait, tout de suite après le match, que price n'était responsable d'aucun but.
so what? un gardien doit voler quelques buts à l'adversaire de temps en temps. e'est pour cela qu'il est payé. souvenez-vous de jaroslav halak... il faut racheter les erreurs de ses coéquipiers.
et pourquoi s'empresser de ménager les sensibilités du grand club? on fait partie des médias, pas de l'équipe.
cette complicité m'énerve toujours et elle entache notre profession. le gars est pourri? alors on dit qu'il est pourri. on est payés pour ça et non pas pour vendre des billets.
texte complet disponible à l'adresse: http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/ronald-king/201009/23/01-4326018-le-pire-scenario-possible.php. l'article à été publié le 24 septembre 2010.

lundi 13 septembre 2010

égaré en chemin.

mon ami.
tu me dis que tu te sens seul dans ta tête et perdu dans tes pensées? est-ce la triste exaltation de ta solitude ou encore serait-ce la célébration de ta nature d’individu postmoderne?
question intéressante me diras-tu. question absurde je te répondrai. cette question, a-t-elle même son importance? je te propose de l’investiguer.
où se dirigent tes pensées? tu t’interroges à savoir si tes réflexions convergeront un jour vers une idée concrète quant au sens de la vie, ou je ne sais trop vers quel autre idéal passéiste? permets-moi quelques ébauches de réponses.
la réponse la plus juste mon ami à ces questionnements est probablement que nous n’en savons rien. j’aimerais tant pouvoir te dire que la solution réside dans l’action. attitude que l’on pourrait résumer par la maxime : «fonçons sans scrupule dans cette existence en crise de sens, vivons dans l’ici et maintenant en pleine possession de nos moyens, en vibrant. Voyons cette vie comme un défi qu’il nous faut relever». Or, n’étant ni surhomme, ni homme de foi, ni même homme de tête, je ne suis pas sûr d’être convaincu par une telle vision, ni même par une telle réponse à nos questions, mon ami. je ne suis ni nietzsche, ni même sartre, cet enfoiré. au mieux je ne suis qu’un émule d’un existentialisme tronqué s’étant lui-même perverti. comme si la doctrine sartrienne s’était égarée dans ses références et sa binarité dialectique.
ce que je suggère alors tu me demanderas? bien que je ne sois toujours pas persuadé d’avoir réellement quelque chose à suggérer, je dirais plutôt, qu’à l’opposé de la position nietzschéenne, je propose de foncer tête baissée. protection incluse. il s’agit certes d’une position «soft» moins romanesque que le vitalisme viril et pleinement assumé de nietzsche, dit le moustachu. bien que je sois sans cesse tenté par zarathoustra, il advient quand même qu’il m’arrive parfois d’être convaincu par ma propre position… a-t-elle moins de valeur puisqu’elle provient d’un mécréant?
mais réfléchissons quelques instants mon ami. crois-tu que le simple fait de se préparer aux coups que l’on sait que l’on va recevoir représente une position plus faible que la pensée inactuelle nietzschéenne? crois-tu que la notion d’anticipation soit moins empreinte d’un appel à la vie que la proposition rhétorique de la surhumanité qui ignore l’existence même du coup qui lui a causé cette ecchymose? Une telle position me semble insoutenable.
donc je te repose la question : est-ce une position faible ou une position lucide? tu peux aussi répondre que j’ai disjoncté et que je pervertis ta question avec mes propres embrouilles… tu n’aurais probablement pas tort de questionner ma démarche «pédagogique». aie-je donc une une réponse à te donner mon ami? En fait, la seule réponse valable à tes tourments est que je n’en sais pas plus que toi sur la vie. il est même probable que j’en saches encore moins que toi, lui et elle. pour être franc, j’aime la position de faiblesse. elle me conforte autant qu’elle semble nous prépare à toute éventualité, mais plus important encore, elle tend à nous responsabiliser face à nos actes. quant à la position forte, virile, elle nie ce qu’elle n’est pas et ce qu’elle engendre, c’est-à-dire les conséquences de ses actions. elle est position destructrice mon ami. j’aime mieux ne pas savoir où je vais que de ne pas être conscient d’où je viens.
enfin, je crois.
quelle est la conclusion alors? je te répondrai en te rappelant d’où cette conversation a débuté : devant la souffrance, le mal et la tristesse que faire? telle était ta question mon ami. en fait, à la lumière de ce que nous venons de dire, je ne puis te trouver de réponses satisfaisantes quant aux moyens concrets de se recouvrer de tels sentiments. est-ce le signe d'un relativisme latent? peut-être, mais j’ai que faire de ces étiquettes. je te propose plutôt que de parler de moyens, de te questionner sur la nature profonde de ta tristesse et de ta solitude.
d’où vient-elle?
cherches-tu désespérément le regard des autres ou, comme narcisse, ton reflet dans les vitrines de boutiques cossues, ou ta peine est-elle plus profonde?
qu’en est-il? ou en sommes-nous? je ne sais rien. je crois être aussi perdu que toi mon ami!
je me suis égaré en chemin et je t’ai perdu… mon ami?

texte écrit le 11 octobre 2009.

mercredi 8 septembre 2010

minute-mépris: les employés du starbuck's côte-des-neiges

ils sont impolis, ils sont blasés de la vie et ils travaillent à la vitesse «je-me-pique-au-tranquilisant-à-cheval» dans un comptoir où les gobelets de caféine devraient être dsitrbués plus rapidement. en fait, j'ai toujours l'impression de les déranger. je ne les aime pas. et j'aime même pas leur café en plus.