désormais jumelé à admission, le réseau ontarien dessert désormais les billets pour le métropolis et l'astral. voyons voir ce qu'il se passe lorsque vous acheter des billets avec eux disons, pour prendre un exemple complètement fictif, par téléphone pour un concert d'alexisonfire.
vous réglez la transaction en demandant l'option «je prendrai mon billet à un guichet ticketmaster à un moment donné avant le show»... jusqu'ici tout est bien, le service a été impeccable.
vous vous présentez ensuite au guichet, alors que vous passez par là un après-midi gris d'automne. jusqu'ici par d'embrouille... jusqu'à ce que la préposée du métropolis vous informe qu'elle ne peut faire imprimer votre billet... elle vous dit que vous avez choisit l'option «je prendrai mon billet le soir du spectacle» et que pour cette raison, elle ne peut vous faire imprimer votre billet quelques trois semaines d'avance... évidemment, vous vous êtes déplacé, alors vous insistez... la préposée prend son téléphone et contacte un superviseur chez ticketmaster.
le superviseur est également incapable de faire sortir votre billet et ce, même si votre dossier est bien actif dans le système informatique de la boîte... après quelques essais, vous décidez de revenir la journée du spectacle... vous avez perdu 45 minutes de votre journée, une file d'attente considérable s'est formée derrière vous... vous décidez donc d'aller décanter ça au pub...
la journée du spectacle, vous êtes à nouveau de passage dans le quartier... «pourquoi ne pas aller récupérer mes billets maintenant, plutôt que de faire la file à l'ouverture des portes» que vous vous dites, non sans vous trouvez futé!
mais voilà que l'histoire se répète dès votre arrivée... pas capable d'imprimer mon billet. la préposée, la même que la fois précédente, fait tout ce dont elle est capable pour vous accommoder, mais le système déshumanisé et «control freak» de ticketmaster lui refuse toute manoeuvre. ce n'est qu'après un autre 45 minutes qu'elle réussi à vous vendre un autre billet en vous disant que ticketmaster vous remboursera le ticket initial peut-être...
en sortant du metropolis vous aurez cette étrange impression de vous être fait avoir (pour ne pas dire un mot de 7 lettres qui commence par f.)... et vous n'aurez pas tort... admission, c'était déjà pas du service top, mais je n'ai jamais entendu pareil histoire avec ce réseau. ticketmaster, c'est un réseau de marde... c'est chiante pour les employés du service, puisque la machine est trop peu flexible et c'est chiant pour le consommateur qui se fait rouler... en plus c'est même pas clair que pour l'astral et le metropolis il faut s'adresser à ticketmaster... admission ne peut vendre ou imprimer des billets de leur réseau partenaire et vice versa... bref, quelle merde...
pour moi c'est donc terminé, je ne fais plus affaire avec eux par téléphone ou internet. si un concert m'intéresse à l'astral ou au metropolis, j'irai acheter mes billets à la préposée sympa!
Nul si découvert
le seul blogue qui lutte contre les activités non-constructives en étant non-constructif.
vendredi 10 décembre 2010
mardi 7 décembre 2010
nul si découvert prend une pause...
l'équipe de nul si découvert a été recruté par le blogue lacitee.com pour écrire des chroniques musicales.
vous pourrez donc lire ses dernières rubriques via ce site web.
merci du support et à bientôt
l'équipe
ps-belle équipe!
vous pourrez donc lire ses dernières rubriques via ce site web.
merci du support et à bientôt
l'équipe
ps-belle équipe!
mercredi 10 novembre 2010
le paradoxe transcendantal du partisan CH-ien
cette semaine, votre expert-conseil cède les rênes à réal munger, animateur et cofondateur du sportnographe. ce dernier vous aidera à mieux saisir les contours théoriques de l’implication partisane de canadien et de ses conséquences sur votre vie d’étudiants universitaires.
qui est le partisan du CH?
il est possible de définir le partisan postmoderne grâce à quatre éléments constitutifs : un fanatisme pour le grand club qui frôle la maladie mentale, un appétit féroce pour la boisson, un intérêt marqué pour les médias sportifs et un certain goût pour la confrontation d’opinion dans les abysses du web 2.0.
pour réal munger (prononcez moune-gère si vous êtes pierre houde), ces composantes de l’hygiène du partisan ont une valeur sociologique fabuleuse. en effet, le discours sportivo-partisan serait issu de la politique : les schèmes de représentation propres à la société québécoise se retrouvent aujourd’hui dans l’horizon de sens de la partisanerie de canadien.
on comprend pourquoi partisanerie rime avec alcool et prises de position violentes et contradictoires : en rejetant la politique, domaine désormais abstrait pour le québécois moyen, le sport, et plus particulièrement canadien, est devenu le lieu de l’engagement. «les russes se pognent le cul», «y’a pas assez de francophones dans le club», «koivu ne parlait pas français» sont autant de propos galvaudés par le partisan que de témoignages si typiques de notre ambivalence politique. ils rappellent à la fois le discours de droite « boboches » postaccommodements raisonnables à la sauce éric duhaime (qui ne semble même pas comprendre ses propres positions), que le traumatisme postréférendaire et le « vote ethnique » de jacques parizeau.
le partisan, soutient munger, est un conglomérat de paradoxes non assumés et l’incohérence de ses positions ne fait que rendre plus frappant encore son état de déni.
comment l’étudiant peut-il ne pas tomber dans les affres de la partisanerie ?
pour munger, lui-même ex-étudiant à la maîtrise en science politique à l’UQAM, être un partisan sérieux de canadien tout en étant sérieux, dans des études sérieuses, relève de l’exploit.
puisqu’il est impossible d’être partisan à moitié, soutient notre homme, la réussite de ses études réside dans le degré de compréhension par l’étudiant de sa condition de partisan «premier degré», c’est dire, « intensément partisan ». celui-ci est conscient de son amour envers le club centenaire, il est responsable face à celui-ci et peut agir. le second type de partisan est aliéné : un fanatique en déni de sa propre aliénation et donc incapable de modifier son comportement.
réal munger soutient que pour un étudiant du premier type, canadien ne sera qu’un loisir lui permettant, le temps d’un méchant mardi molson ex, de faire le vide et de rester concentré sur la rédaction de son mémoire.
cependant, pour le second type, le scénario est plus sombre : il est tellement fan que de toute façon son engagement envers le grand club ne lui permettra pas de faire plus qu’un DEP. Il vivra ensuite une vie rangée en banlieue sans se poser de question.
le partisan-étudiant au service de la société ?
réal munger, grand manitou, est assez inquiet du cynisme politique et de la bêtise dans le discours sportif. il affirme sans broncher du sourcil menaçant que notre rapport à la partisanerie explique notre surplace sociétal. il blâme les universitaires: ceux-ci devraient davantage s’intéresser au monde du sport.
c’est l’intellectuel qui, devant les experts-sportifs, considérés comme autant de demi-dieux, doit faire la part des choses quand vient le temps de parler de sport : il est le prozac des esprits fiévreux friands de différentiels et de minutes de pénalités.
camarades étudiants amateurs de hockey, le québec ne pourra prospérer sans vous. la prochaine fois que vous entendez quelqu’un appeler p.k. subban «bamboula», usez de votre éducation postsecondaire pour lancer, au bar, un débat sur le racisme au québec.
cette chronique ne vous est pas présentée par jean perron.
le Sportnographe se veut un observatoire en médias sportifs. vous pouvez écouter l’émission à la première chaine de radio- canada les vendredis à 19 h. www.sportnographe.com
mercredi 27 octobre 2010
4 trucs faciles pour réussir son premier colloque
c’est bien connu, l’expert-conseil est réquisitionné aux quatre coins du canada pour étaler ses connaissances transcendantes dans des colloques universitaires. de retour d’ottawa, il explique à marcel, étudiant en philo, l’origine de son succès.
«je présente un article dans un colloque universitaire pancanadien la semaine prochaine. j’angoisse juste à l’idée de me retrouver devant mes pairs avec une présentation de qualité douteuse et mes talents d’orateur chancelants. que faire ?»
marcel, ne t’en fais pas. tout ce qu’il te faut, c’est une compréhension minimale des règles du jeu, car en effet, il ne s'agit que d'un jeu. en fait, ce n’est qu’une sorte de donjons et dragons grandeur nature avec un décorum ennuyeux, et sans épée en mousse.
voici quelques-unes des règles du code de conduite international des colloques universitaires (CCICU, duquel je suis l’auteur).
1 — présentation : afin de frimer et d’épater tes collègues, sache te présenter adéquatement. confiance et assurance constituent la clé d’une présentation réussie. présente-toi au colloque le dos droit.
pour bluffer la meute, localise une lointaine connaissance et n’hésite pas à faire des blagues d’intello (lire ici: plates) en riant à gorge déployée. les participants n’auront d’autre choix que de te considérer comme un gros joueur !
2 — allocution: en tant que conférencier, tu es en position de commandement devant ton assistance. lors de la lecture, fais des simagrées et fais glisser à répétition le stylo bille – que l’organisation t’aura fourni à ton arrivée – entre tes doigts. l’attention de ton auditoire captif sera détournée de ton propos grâce à ce prétendu tic !
n’oublie pas d’insérer des néologismes, des citations et des références à auguste comte afin de simuler la pertinence et la profondeur de ton propos. ce genre de pirouette intellectuelle rapporte dans les colloques et t’aidera assurément lors du cocktail de clôture (voir étape 4).
3 — question: rassure-toi, marcel, la période de questions, bien que hasardeuse par nature, obéit toutefois à des règles définies : les questions sont trop longues, touffues et imprécises. elles sont posées dans l’unique but de se faire valoir.
amorce toujours tes réponses en remerciant chaleureusement le public pour la question « précisément dans l’optique de ta présentation ». réponds vaguement à un aspect précis de l’intervention (que tu ne maîtrises pas), pour finalement revenir à un élément central de ta présentation (que tu maîtrises).
n’hésite pas à faire un lien boiteux avec l’actualité. tu pourras certainement intégrer à ta présentation sur démocrite quelques remarques sur les élections américaines de mi-mandat ou encore sur la souveraineté canadienne dans l’arctique.
4 — dégustation : tout colloque qui se respecte se doit d’offrir aux conférenciers un léger goûter, et parfois, un vin d’honneur. ne t’emballe pas, marcel, les verrines et autres bouchées fancy sont toujours farcies de discussions entre universitaires complaisants.
en fait marcel, lors des cocktails, les couteaux volent bas. ça se complimente pour se diminuer. reste donc à proximité de la bouteille de vin et garde-toi bien de ne pas reproduire cette attitude suffisante érigée en système par dans le monde universitaire cynique et désillusionné !
la semaine prochaine, l’expert-conseil se fera gauchiste car nous questionnerons la pertinence du fonds de bourses coeur de pirate pour les étudiants de brébeuf.
cette chronique n'est pas une présentation du pavillon paul desmarais de l'université d'ottawa et son auteur vous assure qu'elle ne fut pas rédigée sous le bâillon.
texte publié dans quartier libre, vol 18, num. 5, le 26 octobre 2010
lundi 18 octobre 2010
les grands photographes
voilà qui exprime, en pas mal plus percutant, ce que je voulais dire sur les pseudo-photographes montréalais (http://bit.ly/cHopYv)
«[...] les grands photographes, avec leur prétention de révéler dans leurs clichés la Vérité de leurs modèles, ils ne révèlent rien du tout, ils se contentent de se placer devant vous et de déclencher le moteur de leur appareil pour prendre des centaines de clichés au petit bonheur en poussant des gloussements, et plus tard, ils choisissent les moins mauvais de la série, voilà comment ils procèdent sans exception, tous ces soi-disant grands photographes. [...] j'en connais quelques uns personnellement et n'ai pour eux que mépris. Je les considère tous autant qu'ils sont comme à peu près aussi créatifs qu'un Photomaton.»
-Michel Houellebecq, La carte et le territoire, 2010, pp.10-11.
«[...] les grands photographes, avec leur prétention de révéler dans leurs clichés la Vérité de leurs modèles, ils ne révèlent rien du tout, ils se contentent de se placer devant vous et de déclencher le moteur de leur appareil pour prendre des centaines de clichés au petit bonheur en poussant des gloussements, et plus tard, ils choisissent les moins mauvais de la série, voilà comment ils procèdent sans exception, tous ces soi-disant grands photographes. [...] j'en connais quelques uns personnellement et n'ai pour eux que mépris. Je les considère tous autant qu'ils sont comme à peu près aussi créatifs qu'un Photomaton.»
-Michel Houellebecq, La carte et le territoire, 2010, pp.10-11.
dimanche 3 octobre 2010
octobre
le mois d'octobre est sans conteste le plus beau mois de l'année. du plateau mont-royal à charlevoix en passant par la venteuse terrasse dufferin à québec, on dirait que les paysages d'automne suscitent davantage l'émotion que ceux d'une après-midi de juillet ou d'une froide matinée de janvier. peut-être aussi est-ce juste moi? peut-être seulement le fait que, comme le dit sam roberts avec poésie, avec chaque mois d'octobre je vieilli d'une année... mais j'imagine que c'est plus que ça...
mes automnes se vivent avec un certain spleen, une fascination pour l'éclairage et une frilosité réconfortante. mais pourquoi cette drôle de disposition mentale me frappe-t-elle avec le retour d'octobre?
le premier janvier du travailleur et de l'étudiant étant le premier septembre, il est normal qu'après un mois de «retour aux choses sérieuses» et d'adaptation, nous ayons l'impression qu'octobre marque définitivement la période du «retour à la routine». toutefois une explication de ce «sentiment automnale» ne doit-elle pas être plus substantielle?
loin de moi l'idée de vous servir la légende romantique qui considère l'automne comme le moment de la mort ou pire, l'hibernation de la vie ou autres salades métaphoriques à la Lamartine (à la plage, t'as pognes-tu...?) pour moi l'automne c'est plutôt une période de grande paix intérieure, de stimulation intellectuelle, de bonne volonté, mais aussi d'émotivité et de nerfs à fleur de peau. en fait, comme on la désigne souvent, l'automne est une saison de couleurs, couleurs qui teintent notre quotidien, nos vies avant l'hiver.
c'est une saison de solitaire où il fait bon de déambuler dans les rues guindées de la métropole, aux flancs du Mont-Royal, écouteurs sur les oreilles, diffusant un disque de mogwai, sourire niais étampé aux lèvres.
c'est aussi une saison d'amoureux. les nuits sont fraîches, on dort les fenêtres entre-ouvertes et on se colle au réveil, sous une lourde pile de couvertures.
finalement, c'est probablement une saison de paradoxe. une saison où je me sens introspectif et jovial à la fois, sage et idiot et où je veux être seul sans être délaissé.
mais c'est avant tout la plus belle des saisons. comme ces soirées froides du mois d'août où on doit enfiler une veste à capuchon et un foulard, on se sent bien, au chaud et paisible en octobre.
mes automnes se vivent avec un certain spleen, une fascination pour l'éclairage et une frilosité réconfortante. mais pourquoi cette drôle de disposition mentale me frappe-t-elle avec le retour d'octobre?
le premier janvier du travailleur et de l'étudiant étant le premier septembre, il est normal qu'après un mois de «retour aux choses sérieuses» et d'adaptation, nous ayons l'impression qu'octobre marque définitivement la période du «retour à la routine». toutefois une explication de ce «sentiment automnale» ne doit-elle pas être plus substantielle?
loin de moi l'idée de vous servir la légende romantique qui considère l'automne comme le moment de la mort ou pire, l'hibernation de la vie ou autres salades métaphoriques à la Lamartine (à la plage, t'as pognes-tu...?) pour moi l'automne c'est plutôt une période de grande paix intérieure, de stimulation intellectuelle, de bonne volonté, mais aussi d'émotivité et de nerfs à fleur de peau. en fait, comme on la désigne souvent, l'automne est une saison de couleurs, couleurs qui teintent notre quotidien, nos vies avant l'hiver.
c'est une saison de solitaire où il fait bon de déambuler dans les rues guindées de la métropole, aux flancs du Mont-Royal, écouteurs sur les oreilles, diffusant un disque de mogwai, sourire niais étampé aux lèvres.
c'est aussi une saison d'amoureux. les nuits sont fraîches, on dort les fenêtres entre-ouvertes et on se colle au réveil, sous une lourde pile de couvertures.
finalement, c'est probablement une saison de paradoxe. une saison où je me sens introspectif et jovial à la fois, sage et idiot et où je veux être seul sans être délaissé.
mais c'est avant tout la plus belle des saisons. comme ces soirées froides du mois d'août où on doit enfiler une veste à capuchon et un foulard, on se sent bien, au chaud et paisible en octobre.
samedi 2 octobre 2010
talent de photographe dans vot' boîte de crackerjack
dans les concerts montréalais, une nouvelle tendance émerge chez les spectateurs, tendance qui, je crois, est en lien direct avec l'étalement virtuel de nos vies via les blogues, facebook et autres flickr. quelle est-elle? dur à dire, pourtant un symptôme de cette tendance pernicieuse m'est apparu clairement hier soir: la prolifération des photographes improvisés!
les appareils numériques ont littéralement démocratisé la prise de photo, ce qui est une bonne chose. il coûte de moins en moins cher pour un bon appareil et victoire, plus besoin de se trimbaler avec des pellicules de rechange (je m'attends à cet effet qu'on rende disponible sous peu une carte mémoire de 1 tetraoctet!).
démocratisation donc. par contre ce n'est parce que les prix des appareils multifonction style «réflexe» descendent qu'il est donné à tout le monde de prendre de bonnes photos. et ce n'est pas non plus parce qu'on a accès à une carte mémoire de 8 giga pour un concert d'une heure 30 que nous devons prendre 12 photos pas bonnes à la seconde.
je peux comprendre que certaines personnes, volages de la postmodernité et de ces avenues 2.0, soient désireuses de garnir leur blogue et leur page facebook de photos de leur dernière soirée hip et funky quelque part dans le Mile-End. ce que je ne comprends pas c'est pourquoi certains fans paient un billet de concert pour passer la soirée à prendre des photos floues. gaspillage de temps et d'argent! pourquoi ne pas plutôt être attentif à ce qu'il se passe sur la scène et écrire un compte-rendu lucide du spectacle de la veille.
une image vaut mille mots qu'on dit? mille mots valent tant qu'à moi beaucoup plus qu'un paquet de photos croches, embrouillées et, de surcroît, prises en état d'ébriété.
n'est-ce pas paradoxal, la photographie a pour fonction de capturer pour l'éternité un moment arrêter de l'histoire. la photographie est un art, une vision du monde, une réflexion sur le présent, le passé et le futur. mais ce n'est pas tout, la photo c'est un aide-mémoire. un instantané. l'image a pour fonction de susciter une réaction en chaîne et de provoquer le souvenir. avec une seule photo du passage de pearl jam dans la métropole en 98, il est possible de se rappeler par exemple, qu'ils ont joué not for you avant le rappel, qu'ils sont revenu sur scène avec dirty frank (une rareté en passant) et que le gars assis à côté de moi portait une veste en jeans avec les manches coupées, fumait des craven-a et du coup, chantait vraiment comme une casserole.
que j'aie pris cette photo ou que je la retrouve dans un cahier de scrapbooking au fond ça ne dérange pas. l'important est que j'ai bel et bien un souvenir franc de cette soirée.
pour les websters (mettons), le concert est en fait accessoire. la salle de spectacle montréalaise est leur temple: sanctifiant les jeunes-gens, beaux, branchés et allumés. bref c'est le lieu de choix pour être vu par le gratin musico-artistique-cool pseudo-underground du 514. les concerts qu'on y présentent n'intéressent personne au fond. transis qu'ils sont par le petit écran de leur appareil photo, les fans médiatisent leur expérience de la scène alors qu'ils se trouvent à peine à 3 mètres de celle-ci.
cette attitude reflète le côté pervers du réseautage social, du 2.0 et de leur accès instantané à même un portable: par les avenues de la technologie nous en sommes venu à médiatiser notre expérience vécue. on se distancie de notre quotidienneté pour se projeter via un avatar, dans une plateforme virtuelle futile et fausse.
c'est dans cette logique je crois que 2000 photos laides sur un blogue deviennent plus intéressantes qu'un texte réfléchi. c'est peut être pourquoi aussi on achète un appareil photo dernier cri sans prendre le temps de comprendre comment ce dernier fonctionne (de toute façon on ne prendra pas plus le temps de prendre des photos, vous me suivez?).
à l'époque de la fibre optique on n'a plus le temps pour rien, pas même pour écouter lors d'un spectacle.
les appareils numériques ont littéralement démocratisé la prise de photo, ce qui est une bonne chose. il coûte de moins en moins cher pour un bon appareil et victoire, plus besoin de se trimbaler avec des pellicules de rechange (je m'attends à cet effet qu'on rende disponible sous peu une carte mémoire de 1 tetraoctet!).
démocratisation donc. par contre ce n'est parce que les prix des appareils multifonction style «réflexe» descendent qu'il est donné à tout le monde de prendre de bonnes photos. et ce n'est pas non plus parce qu'on a accès à une carte mémoire de 8 giga pour un concert d'une heure 30 que nous devons prendre 12 photos pas bonnes à la seconde.
je peux comprendre que certaines personnes, volages de la postmodernité et de ces avenues 2.0, soient désireuses de garnir leur blogue et leur page facebook de photos de leur dernière soirée hip et funky quelque part dans le Mile-End. ce que je ne comprends pas c'est pourquoi certains fans paient un billet de concert pour passer la soirée à prendre des photos floues. gaspillage de temps et d'argent! pourquoi ne pas plutôt être attentif à ce qu'il se passe sur la scène et écrire un compte-rendu lucide du spectacle de la veille.
une image vaut mille mots qu'on dit? mille mots valent tant qu'à moi beaucoup plus qu'un paquet de photos croches, embrouillées et, de surcroît, prises en état d'ébriété.
n'est-ce pas paradoxal, la photographie a pour fonction de capturer pour l'éternité un moment arrêter de l'histoire. la photographie est un art, une vision du monde, une réflexion sur le présent, le passé et le futur. mais ce n'est pas tout, la photo c'est un aide-mémoire. un instantané. l'image a pour fonction de susciter une réaction en chaîne et de provoquer le souvenir. avec une seule photo du passage de pearl jam dans la métropole en 98, il est possible de se rappeler par exemple, qu'ils ont joué not for you avant le rappel, qu'ils sont revenu sur scène avec dirty frank (une rareté en passant) et que le gars assis à côté de moi portait une veste en jeans avec les manches coupées, fumait des craven-a et du coup, chantait vraiment comme une casserole.
que j'aie pris cette photo ou que je la retrouve dans un cahier de scrapbooking au fond ça ne dérange pas. l'important est que j'ai bel et bien un souvenir franc de cette soirée.
pour les websters (mettons), le concert est en fait accessoire. la salle de spectacle montréalaise est leur temple: sanctifiant les jeunes-gens, beaux, branchés et allumés. bref c'est le lieu de choix pour être vu par le gratin musico-artistique-cool pseudo-underground du 514. les concerts qu'on y présentent n'intéressent personne au fond. transis qu'ils sont par le petit écran de leur appareil photo, les fans médiatisent leur expérience de la scène alors qu'ils se trouvent à peine à 3 mètres de celle-ci.
cette attitude reflète le côté pervers du réseautage social, du 2.0 et de leur accès instantané à même un portable: par les avenues de la technologie nous en sommes venu à médiatiser notre expérience vécue. on se distancie de notre quotidienneté pour se projeter via un avatar, dans une plateforme virtuelle futile et fausse.
c'est dans cette logique je crois que 2000 photos laides sur un blogue deviennent plus intéressantes qu'un texte réfléchi. c'est peut être pourquoi aussi on achète un appareil photo dernier cri sans prendre le temps de comprendre comment ce dernier fonctionne (de toute façon on ne prendra pas plus le temps de prendre des photos, vous me suivez?).
à l'époque de la fibre optique on n'a plus le temps pour rien, pas même pour écouter lors d'un spectacle.
vendredi 1 octobre 2010
nul si découvert se mouille
après avoir vilipendé la semaine dernière l'ensemble de la profession journalistico-artistique montréalaise, l'équipe de nul si découvert se sent mal et veut réparer les pots cassés (tout en se refusant de faire dans la complaisance et de vous servir la recette cis à son tour: voir http://bit.ly/dqXKwv). en fait, il vous sera proposé ici une critique de disque originale, résolument subjective et exempte d'expressions vide de sens. ainsi, vous ne pourrez pas dire que notre équipe de rédaction ne fait pas preuve d'honnêteté intellectuelle dans sa démarche de dénonciation des chroniques-musicales-toutes-pareilles(tm).
DD/MM/YYYY
Black Square (2009)
groupe à composition variable DD/MM/YYYY (prononcer day-month-year) propose un rock synthétisé dans l'ère du temps: voix aiguës, psychédélisme contrôlé, guitares incisives, production DIY et urgence dans le ton. il faut dire que dans le registre, le septuor torontois peut sans gêne lorgner une position enviable sur la scène indie canadienne aux côtés des we are wolves, holy fuck, japandroids et autres shout out out out out.
s'ouvrant par un mur de synthés et un boucan de batteries, bronzage, est la pièce toute désignée pour amorcer le disque. l'intensité ne redescendra que sur le titre suivant, no life, titre «guitaristique», frénétique et puissant, précédant la tranquille et transitoire they. voilà la formule préconisée par day-month-year: chaque passage électrisant, chaque syncope se doit d'être accompagné d'un certain moment de synthèse, genre de pause avant un autre plongeon en apnée synthétique! (à noter que dans cette phrase il y a 3 mots commençant par syn... c'est fantastique!)
même si le groupe impressionne le plus dans infinity skull cube, où la batterie, jouée en rim shots, rythme les voix conjugué à une grosse ligne de claviers d'une autre époque, l'intensité n'est pas compromise pour autant sur les pistes suivantes.
alors que sirius et lismer ont un son malsain, quelque chose entre mars volta pour les contre-temps et holy fuck pour l'assaut de claviers, birdtown nous fait découvrir des saxophones dans une composition instrumentale des plus intéressantes. $50 000 guitar head pour sa part rappellerait les expérimentations du mahavishnu orchestra à supposé que John McLaughlin se soit perdu dans le Mile-End avec pour seul environnement sonore de vieux micro-sillons des beastie boys et des disques de 8 bit.
real eyes vient clore ce bordel sonore par son tempo endiablé et ses voix inquiétantes.
bref, black square est un album touffu, brouillon et livré sans fla-fla. il est également un incontournable pour le mélomane averti, friand de groupes inventifs et rentre-dedans! une armée de claviers, deux batteries, une guitare, une basse et un sax comme alignement partant, DD/MM/YYYY offre les frissons de non stop je te plie en deux des loups, sans les tounes de tabla plates et les acouphènes! bonne écoute!
4.5/5
nb. pour l'équipe de nul si découvert une note d'album doit toujours frôler la perfection ou raser le fond du baril... la musique ne peut laisser l'auditeur attentif indifférent... c'est donc dire que 3/5 est le pire note qui soit...
DD/MM/YYYY
Black Square (2009)
groupe à composition variable DD/MM/YYYY (prononcer day-month-year) propose un rock synthétisé dans l'ère du temps: voix aiguës, psychédélisme contrôlé, guitares incisives, production DIY et urgence dans le ton. il faut dire que dans le registre, le septuor torontois peut sans gêne lorgner une position enviable sur la scène indie canadienne aux côtés des we are wolves, holy fuck, japandroids et autres shout out out out out.
s'ouvrant par un mur de synthés et un boucan de batteries, bronzage, est la pièce toute désignée pour amorcer le disque. l'intensité ne redescendra que sur le titre suivant, no life, titre «guitaristique», frénétique et puissant, précédant la tranquille et transitoire they. voilà la formule préconisée par day-month-year: chaque passage électrisant, chaque syncope se doit d'être accompagné d'un certain moment de synthèse, genre de pause avant un autre plongeon en apnée synthétique! (à noter que dans cette phrase il y a 3 mots commençant par syn... c'est fantastique!)
même si le groupe impressionne le plus dans infinity skull cube, où la batterie, jouée en rim shots, rythme les voix conjugué à une grosse ligne de claviers d'une autre époque, l'intensité n'est pas compromise pour autant sur les pistes suivantes.
alors que sirius et lismer ont un son malsain, quelque chose entre mars volta pour les contre-temps et holy fuck pour l'assaut de claviers, birdtown nous fait découvrir des saxophones dans une composition instrumentale des plus intéressantes. $50 000 guitar head pour sa part rappellerait les expérimentations du mahavishnu orchestra à supposé que John McLaughlin se soit perdu dans le Mile-End avec pour seul environnement sonore de vieux micro-sillons des beastie boys et des disques de 8 bit.
real eyes vient clore ce bordel sonore par son tempo endiablé et ses voix inquiétantes.
bref, black square est un album touffu, brouillon et livré sans fla-fla. il est également un incontournable pour le mélomane averti, friand de groupes inventifs et rentre-dedans! une armée de claviers, deux batteries, une guitare, une basse et un sax comme alignement partant, DD/MM/YYYY offre les frissons de non stop je te plie en deux des loups, sans les tounes de tabla plates et les acouphènes! bonne écoute!
4.5/5
nb. pour l'équipe de nul si découvert une note d'album doit toujours frôler la perfection ou raser le fond du baril... la musique ne peut laisser l'auditeur attentif indifférent... c'est donc dire que 3/5 est le pire note qui soit...
vendredi 24 septembre 2010
peut-on aspirer à devenir olivier robillard-laveaux?
une critique de disque dans voir, c’est court en titi. sur www.voir.ca, c’est à peine plus long. mais dans les deux cas les règles de rédaction d’une chronique musicale sont les mêmes. en fait tout ça n’a rien à voir avec les chroniqueurs de voir ou même encore, ceux de pitchfork. nous parlons plutôt ici de préceptes propres à l’écriture journalistico-musicale d’occident (™). leur attitude, leur perception de leur fonction sociale et du même coup leur plume, sont en fait conditionnées (oui oui) par une technique se déclinant en trois principes de base: confiance, indifférence et suffisance.
pour les besoins de la cause, nous parlerons de la méthode cis.
pour dire vrai, la technique cis, c’est la raison pourquoi eux, chroniqueurs, n’écoutent pas plus de musique que vous, mais sont pourtant payés pour écrire quelques banalités sur des disques que vous possédez (légalement bien sûr) depuis déjà plusieurs semaines. d’ailleurs, la cis est aussi à la source de votre étrange impression après avoir lu une chronique de disque dans voir mettons : avouer qu’il vous arrive de n’avoir toujours aucune idée de la valeur du disque critiqué après avoir terminé votre lecture? voilà la clé de la méthode cis. le but n’est plus de présenter un nouvel artiste, une nouveauté ou encore une découverte, non l’objectif implicite du chroniqueur est beaucoup plus insidieux. en fait le chroniqueur veut vous faire croire qu’il est plus hot que vous et ensuite mettre le grappin sur votre flamme sans même que vous ayez le temps de dire stef carse.
ces quelques mots d’introduction à la cis suffisent pour maintenant entrer dans le vif du sujet : en quoi consiste cette technique journalistique d’avant-garde?
c-confiance
le milieu de la critique musicale montréalaise, et plus globalement, la faune journalistico-artistique occidentale, semble se caractériser par la complaisance de ses représentants. ce trait se lit de manière plus saillante chez les critiques de disque. ici l’important ce n’est pas le scoop, ce qui est tout de même étonnant. pourquoi en est-il ainsi? la confiance! le chroniqueur musical est si confiant qu’il ne se soucis guère de la date de parution de l’album qu’il critique… c’est paru il y a plus d’un an? pas grave se dit-il… «il n’y a aucune chance que quelqu’un ait entendu parler de cette parution, puisque que j’en aie jamais fait mention!» et il a probablement raison.
en ces temps de démocratisation de la musique et de réseautage, à l’ère des dropbox et autres torrent, le chroniqueur musical d’aujourd’hui se pose tel un phare pour nos esprits fiévreux naviguant dans les eaux troubles des mp3…
mais ce n’est pas tout. le chroniqueur a tellement confiance en ses connaissances que plutôt que disserter sur le dernier disque d’un artiste, il préfère parfois utiliser le deux tiers de son papier pour dire à quel point la parution précédente était meilleure ou décevante… un chroniqueur musical dit confiant doit usé d’une telle technique afin de réaffirmer son autorité sur son lecteur.
i-indifférence
si la confiance était la disposition a priori du chroniqueur de disque, l’indifférence est sa règle d’or lorsque vient le temps d’évaluer un disque. avez-vous déjà remarqué que dans voir, il est inhabituel qu’un album se voit attribuer une note supérieure à 3.5 étoiles? l’explication est simple : le chroniqueur ne doit pas se montrer trop emballé par le produit. son indifférence provient de deux sources : d’abord, c’est qu’être emballé et bien, c’est pas son mandat… oui, le chroniqueur de disque cherche à s’éviter d’éventuelles prises de positions émotives : son rôle est plutôt d’être un pédagogue. nous esspliquer, à nous formant la masse bête et grouillante fefan de katy perry et autre musique jetable, que la connaissance de la musique est un attribut distribué de manière aléatoire dans la société et qui par conséquent, confère à certains individus, à l’occurrence le chroniqueur musical, une position privilégiée. un peu comme les capitalistes de marx qui détiennent les moyens de production et qui n’en laissent pas aux prolétaires de st-henri, mais pas vraiment. bref, l’indifférence, ou la neutralité de ce type de journalistes provient évidemment de leur rationalité implacable et sert donc à nous faire comprendre et accepter notre condition de mélomane vulgaire et passionnel.
mais le chroniqueur de disque fait également preuve d’indifférence dans son travail parce qu’il est au fond blasé. combien d’échantillons reçoit-il en une semaine? son pupitre déborde de nouvelles découvertes et il ne sait pas où donné de la tête. dérouté, qu’il est le journaliste musical. il n’est pas rare en effet qu’il ne soit plus très sûr, au moment d’écrire sa colonne si la chanson qu’il fredonne depuis une semaine se trouve réellement sur le disque qu’il doit critiquer. par prudence, il préfèrera s’en tenir à un grand niveau de généralité et optera pour un style désincarné. brillant!
s-suffisance
le dernier principe de la technique cis est la suffisance… pour être suffisant à souhait, le chroniqueur cherchera à utiliser des mots plus ou moins hip pour désigner le disque, les chansons et les groupes… recherche de synonymes oblige vous me direz… peut-être, mais les expressions dites «suffisantes» sont bien plus que des synonymes puisque leur rôle est tout autre : elles sont utilisées pour accentuer la distance entre le chroniqueur et son lecteur. par exemple, olivier robillard-laveaux, avant-gardiste de cette technique révolutionnaire, ne dira pas «disque» ou encore «album». il choisira plutôt de parlé de gravé, d’effort, d’opus ou de maxi. pour les groupes le journaliste préfère dire «combo». pour ce qui est des chansons, c’est plus complexes… celles à tempo élevé seront qualifiées de «petits brulots» alors qu’une autre où le refrain est particulièrement entraînant se fera taxée d’«hymne». pour les disques plus introspectif à facture dépouillée c’est plutôt d’«offrandes» dont il est question.
À ces mots, constituant la base même du vocabulaire du connaisseur-publié, doit s’ajouter des qualificatifs composés se référant au style musical. on dira par exemple de franz ferdinand qu’ils font dans le rock-indé-dansant-incisif, ou encore d’arcade fire que leur son est frénético-orchestral-folkish-grandiose. on peut également parler de rock-malsain-zepplinien, de stoner-païen-rural, de néo-punk-californien ou de revival-dixie-land-western.
ces assemblages nécessitent évidemment une délicatesse sémantique et une justesse dans le propos, compétences que vous ne posséder malheureusement pas.
bref ne devient pas chroniqueur musical qui veut. alors laissons la toute la place à ceux qui connaissent ça pour de vrai.
l’équipe de nul si découvert publiera sous peu une chronique de disque anti-cis.
l'académie de journalisme (2)
voici, retranscrit sur ce blogue, une belle leçon de journalisme signée ronald king de la grosse presse. (pas que m. king soit le plus pertinent des journalistes, mais il me semble qu'avec ce court billet, il met le doigt sur cette incapacité qu'on les journaleux-sportifs montréalais à distinguer «couverture médiatique» et «promotion» du club de hockey local.)
carey price n'a bloqué que six des 10 lancers des bruins en première moitié de match, mercredi. Il a même été conspué par certains spectateurs au centre bell.
carey price n'a bloqué que six des 10 lancers des bruins en première moitié de match, mercredi. Il a même été conspué par certains spectateurs au centre bell.
je m'explique mal pourquoi tant de journalistes ont aussi pris son parti, comme ce collègue d'une télé anglophone qui nous jurait, tout de suite après le match, que price n'était responsable d'aucun but.
so what? un gardien doit voler quelques buts à l'adversaire de temps en temps. e'est pour cela qu'il est payé. souvenez-vous de jaroslav halak... il faut racheter les erreurs de ses coéquipiers.
et pourquoi s'empresser de ménager les sensibilités du grand club? on fait partie des médias, pas de l'équipe.
cette complicité m'énerve toujours et elle entache notre profession. le gars est pourri? alors on dit qu'il est pourri. on est payés pour ça et non pas pour vendre des billets.
texte complet disponible à l'adresse: http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/ronald-king/201009/23/01-4326018-le-pire-scenario-possible.php. l'article à été publié le 24 septembre 2010.
lundi 13 septembre 2010
égaré en chemin.
mon ami.
tu me dis que tu te sens seul dans ta tête et perdu dans tes pensées? est-ce la triste exaltation de ta solitude ou encore serait-ce la célébration de ta nature d’individu postmoderne?
question intéressante me diras-tu. question absurde je te répondrai. cette question, a-t-elle même son importance? je te propose de l’investiguer.
où se dirigent tes pensées? tu t’interroges à savoir si tes réflexions convergeront un jour vers une idée concrète quant au sens de la vie, ou je ne sais trop vers quel autre idéal passéiste? permets-moi quelques ébauches de réponses.
la réponse la plus juste mon ami à ces questionnements est probablement que nous n’en savons rien. j’aimerais tant pouvoir te dire que la solution réside dans l’action. attitude que l’on pourrait résumer par la maxime : «fonçons sans scrupule dans cette existence en crise de sens, vivons dans l’ici et maintenant en pleine possession de nos moyens, en vibrant. Voyons cette vie comme un défi qu’il nous faut relever». Or, n’étant ni surhomme, ni homme de foi, ni même homme de tête, je ne suis pas sûr d’être convaincu par une telle vision, ni même par une telle réponse à nos questions, mon ami. je ne suis ni nietzsche, ni même sartre, cet enfoiré. au mieux je ne suis qu’un émule d’un existentialisme tronqué s’étant lui-même perverti. comme si la doctrine sartrienne s’était égarée dans ses références et sa binarité dialectique.
ce que je suggère alors tu me demanderas? bien que je ne sois toujours pas persuadé d’avoir réellement quelque chose à suggérer, je dirais plutôt, qu’à l’opposé de la position nietzschéenne, je propose de foncer tête baissée. protection incluse. il s’agit certes d’une position «soft» moins romanesque que le vitalisme viril et pleinement assumé de nietzsche, dit le moustachu. bien que je sois sans cesse tenté par zarathoustra, il advient quand même qu’il m’arrive parfois d’être convaincu par ma propre position… a-t-elle moins de valeur puisqu’elle provient d’un mécréant?
mais réfléchissons quelques instants mon ami. crois-tu que le simple fait de se préparer aux coups que l’on sait que l’on va recevoir représente une position plus faible que la pensée inactuelle nietzschéenne? crois-tu que la notion d’anticipation soit moins empreinte d’un appel à la vie que la proposition rhétorique de la surhumanité qui ignore l’existence même du coup qui lui a causé cette ecchymose? Une telle position me semble insoutenable.
donc je te repose la question : est-ce une position faible ou une position lucide? tu peux aussi répondre que j’ai disjoncté et que je pervertis ta question avec mes propres embrouilles… tu n’aurais probablement pas tort de questionner ma démarche «pédagogique». aie-je donc une une réponse à te donner mon ami? En fait, la seule réponse valable à tes tourments est que je n’en sais pas plus que toi sur la vie. il est même probable que j’en saches encore moins que toi, lui et elle. pour être franc, j’aime la position de faiblesse. elle me conforte autant qu’elle semble nous prépare à toute éventualité, mais plus important encore, elle tend à nous responsabiliser face à nos actes. quant à la position forte, virile, elle nie ce qu’elle n’est pas et ce qu’elle engendre, c’est-à-dire les conséquences de ses actions. elle est position destructrice mon ami. j’aime mieux ne pas savoir où je vais que de ne pas être conscient d’où je viens.
enfin, je crois.
quelle est la conclusion alors? je te répondrai en te rappelant d’où cette conversation a débuté : devant la souffrance, le mal et la tristesse que faire? telle était ta question mon ami. en fait, à la lumière de ce que nous venons de dire, je ne puis te trouver de réponses satisfaisantes quant aux moyens concrets de se recouvrer de tels sentiments. est-ce le signe d'un relativisme latent? peut-être, mais j’ai que faire de ces étiquettes. je te propose plutôt que de parler de moyens, de te questionner sur la nature profonde de ta tristesse et de ta solitude.
d’où vient-elle?
cherches-tu désespérément le regard des autres ou, comme narcisse, ton reflet dans les vitrines de boutiques cossues, ou ta peine est-elle plus profonde?
qu’en est-il? ou en sommes-nous? je ne sais rien. je crois être aussi perdu que toi mon ami!
je me suis égaré en chemin et je t’ai perdu… mon ami?
texte écrit le 11 octobre 2009.
mercredi 8 septembre 2010
minute-mépris: les employés du starbuck's côte-des-neiges
ils sont impolis, ils sont blasés de la vie et ils travaillent à la vitesse «je-me-pique-au-tranquilisant-à-cheval» dans un comptoir où les gobelets de caféine devraient être dsitrbués plus rapidement. en fait, j'ai toujours l'impression de les déranger. je ne les aime pas. et j'aime même pas leur café en plus.
mardi 31 août 2010
l'académie de journalisme
mise en situation: dans un burerau près de chez vous, un employé dépose sur le bureau de son patron un communiqué de presse visant à annoncer un événement promotionnel aux médias. La patron lit le papier, apporte quelques modifications et retourne le communiqué corrigé à son employé. celui-ci boucle le travail et envoie le tout à qui de droit. plus tard, à la machine à café l'employé apostrophe son patron:
e: « mais où as-tu pigé cette citation du prof d'université? elle collait parfaitement au contexte, du coup ça rend le truc beaucoup plus convaincant. »
p: « je l'ai créée »
e: « tu rigoles? t'es sûr qu'on peut faire ça? »
p: « ça mon homme, c'est l'art du communiqué de presse! on s'en fout de la citation, on est pas à l'université ici, personne ne vérifie tes sources. en plus on facilite la job des journalistes: comme ça ils peuvent citer directement, comme si ils l'avaient interviewé ledit prof. ou tout autre personne faisant autorité sur un sujet quelconque. il s'agit là d'un truc classique de journaliste. »
l'employé retourna chez lui ce soir là avec la conviction profonde que l'existence était absurde. le lendemain il annonça à son patron sa démission. l'équipe de nul si découvert l'a retrouvé dans le bout de mont-laurier où il exploite désormais une terre à bois. il demande de se faire payer en gibier et en poivrons et refuse strictement de parlé de la conversation retranscrite ci-haut.
e: « mais où as-tu pigé cette citation du prof d'université? elle collait parfaitement au contexte, du coup ça rend le truc beaucoup plus convaincant. »
p: « je l'ai créée »
e: « tu rigoles? t'es sûr qu'on peut faire ça? »
p: « ça mon homme, c'est l'art du communiqué de presse! on s'en fout de la citation, on est pas à l'université ici, personne ne vérifie tes sources. en plus on facilite la job des journalistes: comme ça ils peuvent citer directement, comme si ils l'avaient interviewé ledit prof. ou tout autre personne faisant autorité sur un sujet quelconque. il s'agit là d'un truc classique de journaliste. »
l'employé retourna chez lui ce soir là avec la conviction profonde que l'existence était absurde. le lendemain il annonça à son patron sa démission. l'équipe de nul si découvert l'a retrouvé dans le bout de mont-laurier où il exploite désormais une terre à bois. il demande de se faire payer en gibier et en poivrons et refuse strictement de parlé de la conversation retranscrite ci-haut.
dans vie y'a des conventions qui énervent...
parmi les mélomanes il semble exister cette convention stipulant qu'il est interdit de critiquer jack white, ses projets et l'absence de talent de son ex-femme... ce guitariste certes inspiré, jouit de l'immunité du rock n' roll et se voit du coup accéder au club sélect des compositeurs et paroliers dit «cultes» du rock (tm).
mais je m'en confesse... cette soi-disante convention brime ma liberté d'expression! je ne suis plus emballé par les white stripes depuis que j'ai quitté le cégep (donc peut-être depuis que je connais the ravonettes), j'aime the raconteurs, mais je préfère de loin les compositions des comparses de white et pour moi, dead weather est un projet qui pourrait vivre sans notre homme...
alors je le dis sur cette page pour toutes les fois où je me suis fait traité d'impur par les apôtres du rock d'aujourd'hui: je n'aime pas jack white. et je je redirais encore une fois: je n'aime pas jack white.
il est bon guitariste, sa plume est aiguisée dans certains titres (the hardest button to button par exemple), mais j'en ai marre de devoir me prosterner pour ce type. musicien intelligent de notre époque? oui! guitar god? on repassera.
mais je m'en confesse... cette soi-disante convention brime ma liberté d'expression! je ne suis plus emballé par les white stripes depuis que j'ai quitté le cégep (donc peut-être depuis que je connais the ravonettes), j'aime the raconteurs, mais je préfère de loin les compositions des comparses de white et pour moi, dead weather est un projet qui pourrait vivre sans notre homme...
alors je le dis sur cette page pour toutes les fois où je me suis fait traité d'impur par les apôtres du rock d'aujourd'hui: je n'aime pas jack white. et je je redirais encore une fois: je n'aime pas jack white.
il est bon guitariste, sa plume est aiguisée dans certains titres (the hardest button to button par exemple), mais j'en ai marre de devoir me prosterner pour ce type. musicien intelligent de notre époque? oui! guitar god? on repassera.
Inscription à :
Articles (Atom)